C’est l’arrière-grand-père, M. Marcel Pinglot qui a érigé dans les années 40 cet endroit destiné à la rencontre d’amis durant le temps des sucres.
On pourrait presque dire que c’est de l’eau d’érable qui coule dans les veines de la famille Pinglot-Béliveau. C’est l’arrière-grand-père, M. Marcel Pinglot qui a érigé dans les années 40 cet endroit destiné à la rencontre d’amis durant le temps des sucres.
L’érablière avait ensuite été abonnée pour finalement être reprise par la fille de M. Pinglot, Marie-Claire et son mari, François Béliveau, dans le milieu des années 1970, et ce, d’abord pour le plaisir. Ayant œuvré dans l’industrie alimentaire dans des établissements de la région, Marie-Claire a par la suite démarré son entreprise de service de traiteur. Par la suite, une pause dans sa carrière avec l’arrivée de ses quatre enfants s’est imposée et lui a permis d’avoir une réflexion sur son avenir.
C’est ainsi qu’au printemps 1990, l’Érablière St-Henri a ouvert ses portes au public. D’abord, on comptait 50 entailles desquelles l’eau d’érable était récoltée à la chaudière. Avec les années, l’érablière s’est modernisée et on dénombre désormais 20 000 entailles reliées par tubulure dont certaines passent sous terre pour atteindre le centre de pompage, puis la bouilloire. Le système est monitoré avec des sondes qui relèvent notamment des données de vacuum dans les tubulures, de température, etc. On a construit de nouveaux bâtiments, agrandi certains pour atteindre une capacité d’accueil à échelle généreuse, mais modeste tout ça dans l’optique de garder le service humain.
Aujourd’hui, les quatre enfants de la famille Pinglot-Béliveau, Marie-Josée, Mireille, Jean-François et Isabelle, mettent la main à la pâte que ce soit en cuisine, à la production ou au service. Les petits enfants viennent même contribuer à l’occasion. Marie-Josée a suivi les traces de sa mère et opère en parallèle de la cuisine de l’érablière, un service de traiteur pour divers évènements, pour des repas dans des écoles de la région et pour la confection de gâteaux.
Bien que les équipements aient été modernisés, on se fait à l’Érablière St-Henri, un point d’honneur d’offrir une expérience traditionnelle à la fois festive, conviviale, et chaleureuse. Une troupe de musique folklorique anime les soirées du samedi et un chansonnier égaye les dimanches midi. Un bon repas dans une ambiance intime, c’est ce qu’on retrouve à l’érablière. Les grands-pères dans le sirop, le ragoût de boulettes ou la balade en traineau, attirent notamment des gens de Montréal, de toute la région du Suroît et même de l’Ontario. Inutile de dire qu’il faut réserver rapidement, car avec sa petite salle à manger, les places se comblent rapidement pour le temps des sucres qui s’étale généralement de la mi-février à la fin avril.
Une boutique sur place offre plusieurs produits de l’érable confectionnés sur place (beignes, tire, beurre d’érable, bouteilles de sirop de toutes formes, cornets, sucre mou, gelées). De plus on y trouve aussi des produits dérivés réalisés par des partenaires, tels des savons, des bougies et des thés. Les produits maison sont d’ailleurs distribués dans plusieurs épiceries de la région. La boutique se veut un endroit dédié à l’érable et est aussi offerte en ligne.
C’est lorsqu’on aborde le sujet de la récolte de l’eau d’érable, de la fabrication des produits à partir de l’eau d’érable et de la particularité de leur sirop que M. Béliveau se joint à la conversation. Un homme qui sait transmettre sa passion lorsqu’il parle de ces sujets qui l’animent. Au fil des discussions, on apprend que les gens viennent de loin pour savourer non seulement tous les petits plats cuisinés maison, mais aussi le sirop d’érable qui, aux dires des propriétaires, est le meilleur ! Ce qui les distingue selon eux, « c’est la montagne ! » s’exclament-ils à l’unisson. Il faut admettre que plusieurs facteurs naturels peuvent influencer la saveur du sirop : le type de sol, l’orientation par rapport au soleil, l’ensoleillement, le couvert végétal, etc. L’Érablière St-Henri serait avantagée par son emplacement au flanc sud de la montagne de Rigaud. On compte d’ailleurs quatre cabanes à sucre à cet endroit. La saveur du sirop d’érable variera au cours d’une même saison. Il en est de même avec la teneur en sucre dans l’eau d’érable.
En outre, chaque lot est caractérisé par des goûts particuliers. Le centre de recherche et développement en acériculture ACER a d’ailleurs développé une charte décrivant les différents profils de saveur du sirop d’érable appelée la roue des flaveurs.
Il faut avouer que tout ça donne envie de venir goûter ce fameux sirop d’érable, de rencontrer cette famille passionnée et chaleureuse et de passer un bon moment dans la salle à manger.
Si vous souhaitez vivre une expérience sans pareil, vous pouvez aussi venir prêter main forte à l’équipe pour le service durant la haute saison. La pénurie de main-d'œuvre frappe particulièrement l’industrie du service au table alors toute aide apportée est appréciée. Certaines serveuses de l’Érablière sont revenues durant 25 ans, ça témoigne du plaisir qu’on retrouve à y travailler !