Joanna Jakubowska et David Gagné ont définitivement le pouce vert bien qu’aucun des deux n'était agriculteur il y a de cela 3 ans.
Joanna Jakubowska et David Gagné ont définitivement le pouce vert bien qu’aucun des deux n'était agriculteur il y a de cela 3 ans. Tous deux suivaient ce qu’on peut appeler le rythme du métro-boulot-dodo, quoique dans la région, on peut remplacer le métro par la voiture. Auparavant gestionnaires, l’un dans une quincaillerie et l’une dans une compagnie d’approvisionnement dans les milieux industriel, de la santé et de la sécurité au travail, les deux ont troqué plusieurs heures de travail et de transport pour se lancer dans de l’agriculture urbaine en pleine pandémie. C’est ainsi que la Ferme Willika spécialisée dans la culture de micropousses est née. Le nom de la ferme est formé par la contraction du nom des deux enfants du couple, William et Angelika.
Puisque la culture de pousses ne requiert pas beaucoup d’espace, les Jakubowska-Gagné ont tout d’abord aménagé leur garage pour pouvoir y faire leur culture. Puis, face à leur croissance fulgurante dans les dernières années, ils ont acquis une remorque qu’ils ont aussi aménagée à leurs fins. Cela leur permet de faire la culture à l’année, peu importe la température extérieure. Aujourd’hui, c’est 14 variétés de micropousses qu’ils distribuent dans plusieurs épiceries de la région de Vaudreuil-Soulanges et même de Montréal, des restaurants, des auberges et des dépanneurs. L’entreprise compte désormais deux employés à temps partiel, mais au rythme de leur croissance, ce nombre risque d’augmenter prochainement.
La betterave est celle qui est parmi les plus en demande dans les restaurants en raison de sa beauté, mais c’est aussi l’une des pousses les plus difficiles à cultiver ! Les micropousses, c’est un concentré à la fois de saveur et de nutriments. Il faut savoir que les micropousses contiennent jusqu’à 40 fois plus de nutriments que le légume mature.
Un cycle complet de croissance de pousses s’échelonne sur 7-14 jours. C’est court et cela implique l’établissement d’une série d’actions à poser à des moments précis. Ce type de culture ne peut pas attendre quelques jours de plus pour l’étape suivante. Leur horaire est donc réglé au quart de tour et la répartition des tâches bien définie. Personne ne se demande quoi faire et quand le faire ! Même Angelika, la fille du couple a son rôle à jouer ; c’est la spécialiste de l’apposition d’étiquettes en plus d’être une copilote hors pair lors des livraisons.
En raison de la cadence rapide de cette culture, les facteurs impliqués dans la croissance et la prévention des maladies ont été ajustés au terme de beaucoup de recherches et de plusieurs essais et erreurs. La durée de l’arrosage est contrôlée, l’éclairage est automatisé, les semences sont choisies avec soin en provenance du Québec et de l’Italie. La ventilation et le terreau neuf à chaque cycle sont la clé pour éviter la moisissure. Ainsi, dans le garage un système de ventilation à la fine pointe de la technologie et un filtre HEPA ont été installés et, dans la remorque, en plus, chaque étage de culture dispose de plusieurs ventilateurs. De surcroît, après chaque cycle, le terreau est composté et les nouvelles semences sont plantées dans des bacs nettoyés et assainis remplis de nouvelle terre. Il n’est pas rare de voir des pousses germées dans le compost familial !
Une fois les micropousses prêtes à être récoltées, c’est à l’aide d'un couteau agricole, le meilleur outil selon Joanna, que cette étape délicate est effectuée. La quantité est pesée au gramme près avant d’être réfrigérée pour enfin être livrée le jour même ou le lendemain. Deux formats sont disponibles en variété unique ou mélangé.
Joanna et David sont fiers de pouvoir offrir un service clé en main à leurs clients. Ils proposent notamment l’analyse de marché, la veille des inventaires pour ne livrer que ce dont ils ont besoins, la livraison et la mise en marché. Pas étonnant que l’entreprise ait triplé en trois ans !
À la ferme Willika une attention particulière est portée à l’empreinte écologique. Comme mentionné précédemment, on tente de limiter les pertes en évaluant les besoins des clients. Les ressources comme la terre et l’eau sont utilisées en quantité suffisante, sans plus. Les résidus de culture, la terre et les racines, sont compostés. Les livraisons sont effectuées plusieurs fois par semaine en voiture électrique dont le tracé a été optimisé afin de réduire les déplacements superflus. De plus, les cultures sont plantées uniquement selon la demande, toujours dans l’optique de réduire les pertes.
Si vous n’avez pas encore eu la chance de goûter les micropousses de la Ferme Willika, n’attendez plus, offrez-vous ce plaisir gustatif regorgeant de bienfaits pour la santé !